Virée à l'ambassade de France pour Elika puis temps libre fort apprécié et visite de Yazd :-))

Mardi 09 octobre 2018

Zourkaneh (maison de force) de Yazd...

RV à 8 h pour le petit-déjeuner... Elika n'a pas dormi avec moi car elle non plus n'a pu se doucher et n'a pas voulu m'incommoder, un comble :-)) Ce matin nous nous rendons à l'ambassade de France car elle voudrait obtenir un visa touristique (afin d'entamer des démarches pour continuer ses études en France) et souhaite que j'appuie sa demande, mais quand nous arrivons devant la porte, elle est invitée à l'interphone à prendre RV sur internet... je m'en doutais un peu !!! Au retour, je me mets aux fourneaux : aujourd'hui je cuisine pour mes hôtes un gratin dauphinois (j'ai acheté de la crème fraîche avec Elika mais elle est si épaisse que je dois découper la briquette pour l'en extraire... oups, pourvu que tout se passe bien !!!) Mais il est particulièrement réussi... tout le monde se régale, moi y compris :-)) Elika ne connaît pas encore la ville de Yazd, que j'ai déjà visité mais reverrai avec plaisir ! Elle achète les billets de train (de nuit avec couchettes) sur internet : départ demain soir à 19 h 30 (elle travaille jusqu'à 13 h), arrivée à 3 h 30... !!! Elle a choisi aussi un bon hôtel sur internet (les parents nous paient la chambre !), avec petit-déjeuner compris, dont nous pourrons bénéficier dès notre arrivée (je la laisse faire, elle semble y prendre tant de plaisir !!!)... Retour vendredi soir par train de nuit (elle travaille samedi après-midi) ! Je me promets, quand j'aurai retrouvé ma «liberté» de farnienter pendant plusieurs jours dans un hôtel agréable à Kashan et Shiraz :-)) Entre temps, nous irons dormir dans le désert : une de ses amies travaille dans une agence qui propose des tarifs avantageux paraît-il ! Tandis qu'elle fait la sieste, je passe l'après-midi à m'avancer dans mon blog, à défaut de pouvoir le publier, à répondre à mes messages, à papoter avec Maryam... :-( J'ai entendu Elika dire que sa maman aime le poisson et les fruits de mer mais que c'est très cher à Téhéran : une bonne idée d'achat pour remercier la famille de son accueil chaleureux :-) Mais Ali rentre ce soir avec du poisson... grrr, Elika a vendu la mèche... Cette famille devance mes moindres désirs !!!! Ali, comme chaque jour, rentre vers 21 h, commence par se gaver de fruits en regardant la TV et discutant avec femme et fille... La famille se met à table vers 22 h 30... je meurs de faim :-) Il est près de minuit quand je peux m'éclipser et tenter de regarder un film dans mon lit (enfin... celui d'Elika !) avant que le sommeil ne me terrasse... moi qui ne suis pas du soir !!!

Notes : 

- En faisant un tour sur internet, je m'aperçois qu'il me reste encore des petits trésors à découvrir à Qavzin, comme le musée de la sculpture ou la maison Zaeim... :-)

- La maman de Maryam est venue passer 2 jours chez sa fille : cette femme de 70 ans a perdu son mari il y a 20 ans et souffre depuis de dépression :-( Elle n'a plus que la peau et les os, se déplace avec peine et dort la plupart du temps, répugnant à se mettre à table car elle n'a plus d'appétit !!! A sa demande, je ne publie pas sa photo !

Mercredi 10 octobre 2018

Elika part travailler à 7 h 30 : «Le petit-déjeuner est prêt ! » Ok, pas de grasse matinée, je rejoins mère et grand-mère !!! Sur la table, pain traditionnel de Qazvin au léger goût de gingembre, crème et fromage frais, halvar (que j'ai choisi moi-même à Qazvin, un délice !), miel, confiture, fruits... J'attaque ensuite le ménage : je nettoie les salles de bains, passe l'aspirateur et lessive les sols  de la maison... pfff, je n'ai plus l'habitude, moi :-)) Pendant ce temps Maryam se repose sur le canapé... c'est un plaisir de lui rendre service, elle est tellement adorable avec moi :-)) Elika rentre très tard de son travail et la famille ne se met à table qu'à 15 h... drôle de rythme !!! Nous partons à 18 h à la gare (taxi jusqu'au métro le plus proche). Le train est à l'heure... Nous partageons notre compartiment avec un homme (tiens, je ne pensais pas que cela était possible !). C'est un professeur qui a été acteur et réalisateur dans sa jeunesse : il nous donne quelques noms de films, nous ferons des recherches sur internet ! Après m'avoir offert une orange et une pomme, il monte sur son perchoir (sa couchette !) et nous ne l'entendons plus de la nuit... cool :-))

Jeudi 11 octobre 2018

Nous arrivons à 3 h 30 du mat' à la gare de Yazd : Elika recherche sur son application Snapp s'il y a un taxi à proximité, mais rien ! Nous prenons donc un taxi «normal» (donc le double du prix) pour nous rendre à l'hôtel qu'elle a choisi : Royay Ghadim Traditional Hotel. Il est situé derrière la mosquée Amir Chaqmaq, non loin du temple du feu, dans une ruelle très calme... bon choix :-) C'est une maison traditionnelle qui a été refaite de fond en comble : le patio, où nous pouvons prendre le petit déjeuner dès 7 h (après avoir sommeillé sur la banquette de l'accueil !) est magnifique ! Notre chambre n'est pas disponible : nous laissons donc nos bagages et partons en taxi voir les tours du silence situées à 5 km... La météo est parfaite et il y a encore peu de monde : les zoroastriens, qui ne voulaient pas souiller le sol, déposaient leurs morts dans le haut de ces tours, où les vautours venaient se repaître de leurs restes ! Les os étaient ensuite jetés dans un grand trou où était versé de l'acide pour les dissoudre... impressionnant (j'ai vu la même chose à Bombay, où le zoroastrisme est pratiqué par les Parsis !). Différents panneaux explicatifs ponctuent le parcours... Elika souhaite ensuite se rendre au temple du feu situé près de notre hôtel, où nous faisons d'abord une halte afin de prendre possession de notre chambre et nous doucher ! Je l'accompagne au temple, mais l'attends à l'extérieur puisque je l'ai visité la fois dernière, en écoutant un livre audio... Juste en face, nous nous régalons, moi d'un jus de grenade, Elika d'un falloudeh (nouilles d'amidon glacées et jus de citron, qu'elle n'avait jamais goûté et qu'elle n'apprécie guère : il est vrai que c'est assez surprenant (j'en avais fait l'expérience l'an passé... bof !) :-) Nous revenons sur la place devant le complexe Amir Chaqmaq, où des pakistanais venus travailler en Iran se régalent de glaces (c'est le début du week-end musulman)... En empruntant une petite ruelle, nous découvrons un Zourkhaneh (nom qui signifie «maison du pouvoir ou de force» qui se réfère au sport et à l'endroit où il est pratiqué, dans le cas présent une vieille citerne à eau) et pouvons y pénétrer moyennant finances (10 000 rial, une misère !). Un jeune lutteur s'entraîne à manipuler des boucliers en bois (sang gereftan, qui pèsent entre 20 et 40 kg !), allongé sur le sol ! Les touristes peuvent assister aux entraînements : le prochain aura dans une heure et nous pourrons y assister avec nos billets (je n'avais pas pu le faire lors de mon premier séjour !) ! En attendant nous allons à pied visiter la Lariha House dont la construction, sous la dynastie Qajar, date de 1286 ! L'entrée en est gratuite, ce qui explique sans doute le manque d'entretien des lieux (le jardinier n'est pas payé ?!!!) ! Toutefois, le salon des miroirs est magnifique :-)) Quand nous ressortons, il est temps de nous rendre à la séance d'entraînement... Les «phalavans» (héros en persan), aux beaux pantalons de cuir brodé, sont déjà en place, et les étirements commencent au son du tambour et des chants rituels du «Morshed» (le meneur) : l'ambiance est quasi mystique, surtout quand les lutteurs se mettent à tourner sur eux-mêmes, tels des derviches !!! Les pompes se font sur des barres de bois (takhte)... Plus tard vient le moment fort de la séance : l'utilisation des massues de bois (mil), certaines pesant jusqu'à 50 kg, puis des arcs en métal (kabbadeh) au maniement particulièrement sonore !!! Le Varzesh-e-Pahlavani, sport national iranien, était à l'origine un sport martial : les séances commencent et se terminent par une prière... Je ressors enchantée car aujourd'hui j'ai enrichi ma culture générale :-)) Nous revenons sur la place centrale et nous rendons dans un magasin proche, renommé vu la foule, où Elika doit acheter diverses spécialités sucrées pour sa maman et la famille, puis filons au restaurant recommandé par notre hôtel, à quelques dizaines de mètre de là ! Je commande un dizi (quand on aime...!) et me régale !

… une belle journée de découvertes variées :-))